Au bout du monde...Peyre Rose

Publié le par Loïck

L'arrivée au domaine, avec en arriére plan Léone


Jeudi 7 août, 09h55 nous arrivons à St Pargoire. Le ciel est couvert, le village désert. Aucune trace du domaine Peyre-Rose. Vraiment aucune. C’est à ce moment là que nous décidons de sortir la « feuille de route » où Laurent Baraou nous a expliqué point par point comment se rendre au domaine. Alors, après quelques tergiversations, nous nous engageons sur un chemin caillouteux, et ceux pour 3km. Au bout du chemin : c’est la fin de la ligne téléphonique, mais aussi le bout du monde ! Un bout du monde ou ce trouve un des plus beaux domaines de France, mais qui ressemble plus à un mas abandonné. Un âne et deux chiens nous accueillent. Nous avançons doucement en nous disant que nous sommes attendus (rendez vous pris 10 jours plus tôt et confirmé l’avant-veille). Rien. Nous allons donc, franchement décidé, sonner à la porte. Marlène Soria sort, en habits de ménage. Elle parait surprise, nous comprenons donc que le rendez-vous a été « égaré » dans un coin de la tête de la vigneronne.

Elle ne cache pas son embarras et nous confie que ce n’est pas le meilleur moment pour elle. Elle nous invite, cependant, à rejoindre la salle de dégustation. Elle ne se livre pas trop, nous jauge puis elle nous raconte « son aventure », que nous sommes curieux de découvrir. Car Peyre-Rose, en plus d’être un vin immense, est un mythe pour bon nombre d’amateurs que nous sommes.

L’aventure commence dans les années 1975 quand Marlène Soria, alors dans l’immobilier, achète une « maison de campagne » à St Pargoire avec 60 hectares attenants. A l’époque le but n’est pas de faire du vin mais de trouver un lieu à l’écart des tumultes du littoral. Puis, Marlène se retrouve au chômage technique et passe 10 ans de « vacances » à St Pargoire. C’est alors qu’elle plante ses premiers pieds de vigne, pour « faire une boisson de famille » (nul doute qu’à l’époque elle ne se doutait que la boisson de famille allait se transformer en un des plus grands vins de France). Puis elle décide de faire du vin son métier. Elle plante syrah (en majorité), grenache, mourvèdre. Plus tard viendront les blancs : rolle, roussanne, et viognier.

Son aventure commence donc en rouge. Elle se rapproche de la coopérative locale qui lui demande un bail de 25 ans. Sans réfléchir elle refuse et se retrouve avec son premier millésime 88 en cuve. Cette première cuvée sera appelée par la suite Raphaël, du nom de son fils adoptif (née la même année).

Vont naître de se magnifique terroir deux cuvées en rouge : Syrah Léone, la parcelle la plus proche du domaine (composée de syrah uniquement), le Clos des Cistes, situé sur un plateau au dessus du domaine, bénéficiant de l’air frais venant de Sète (très proche à vol d’oiseau). Vient par la suite une cuvée de blanc. Puis le dernier né, un rosé (issu de jeunes vignes de grenache), plus proche d’un rouge (premier millésime en 2002).

Ils sont tous élevés avec la même philosophie : faible rendement, élevages très long, commercialisation après plusieurs années de garde (2002 est à la vente pour les rouges, 1995 et 1996 pour les blancs).

Les élevages se font d’abord uniquement en cuve puis, depuis le millésime 2002, 30% des vins sont élevés en demi-muids et en foudres.


Un des foudres de Marlène Soria

 

Les cuves, justement, ont values à Marlène de perdre trois millésimes compte tenu d’un problème de revêtement. Gros coup du sort, que le domaine à su surmonter, « c’est la vie » comme dit laconiquement Marlène Soria.

Nous n’en saurons pas plus, malheureusement, mis à part que Marlène Soria (qui est seule à la cave, en plus du reste, et supporte donc une charge de travail énorme) pense à la relève avec son fils, dont elle attend quelques années de plus avant de lui demander si oui ou non il souhaite reprendre les rennes du domaine.

Côté dégustation nous regoutons Cistes et Léone 2002 commentés
ICI. Pour terminer nous avons, suite aux conseils de Marlène Soria, regouté Rosé Rouge 2002. C’est coloré, gourmand, magnifiquement fruité, dense, avec de jolis tannins patinés.  Une véritable gourmandise signée Peyre-Rose, qui d’après la vigneronne devrait bien évoluer avec le temps.

Après une heure, nous repartons avec du blanc, des Rosé Rouge et avec l’intime conviction que Peyre-Rose reste un mythe et un (grand) vin à part, à tous les niveaux !

Voir ICI une dégustation complète des vins du domaine.

PS : à notre rentrée j’ai découvert dans ma boite aux lettres une facture des nos achats au domaine ainsi qu’un mot de Marlène Soria s’excusant de ne pas avoir pu nous accorder plus de temps…grande dame !

Publié dans Visites de domaines

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